Tagada, tagada, voila le sherif!
- Sophie
- Jan 18, 2021
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Shemot_Rabbah.15:5
(ה) בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם, לָמָּה אֵינוֹ אוֹמֵר בְּמִצְרַיִם, אָמַר רַבִּי חֲנִינָא אָמַר הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא כְּתִיב בַּתּוֹרָה (דברים כד,
יא): בַּחוּץ תַּעֲמֹד, אַף אֲנִי אֶעֱשֶׂה כָּךְ, בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם וְלֹא בְּמִצְרַיִם. וְכֵן אָמַר משֶׁה (שמות ט, כט): כְּצֵאתִי אֶת הָעִיר. אָמַר רַבִּי שִׁמְעוֹן, גְּדוֹלָה חִבָּתָן שֶׁל יִשְׂרָאֵל שֶׁנִּגְלָה הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא בִּמְקוֹם עֲבוֹדַת כּוֹכָבִים וּבִמְקוֹם טִנֹּפֶת וּבִמְקוֹם טֻמְאָה בִּשְׁבִיל לְגָאֳלָן, מָשָׁל לְכֹהֵן שֶׁנָּפְלָה תְּרוּמָתוֹ לְבֵית הַקְּבָרוֹת, אוֹמֵר מָה אֶעֱשֶׂה, לְטַמֵּא אֶת עַצְמִי אִי אֶפְשָׁר, וּלְהָנִיחַ תְּרוּמָתִי אִי אֶפְשָׁר, מוּטָב לִי לְטַמֵא אֶת עַצְמִי פַּעַם אַחַת וְחוֹזֵר וּמִטַּהֵר, וְלֹא אֲאַבֵּד אֶת תְּרוּמָתִי. כָּךְ אֲבוֹתֵינוּ הָיוּ תְרוּמָתוֹ שֶׁל הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא, שֶׁנֶּאֱמַר (ירמיה ב, ג): קֹדֶשׁ יִשְׂרָאֵל לַה' וגו', הָיוּ בֵּין הַקְּבָרוֹת, שֶׁנֶּאֱמַר (שמות יב, ל): כִּי אֵין בַּיִת אֲשֶׁר אֵין שָׁם מֵת, וְאוֹמֵר (במדבר לג, ד): וּמִצְרַיִם מְקַבְּרִים, אָמַר הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא הֵיאַךְ אֲנִי גּוֹאֲלָן, לְהַנִּיחָן אִי אֶפְשָׁר, מוּטָב לֵירֵד וּלְהַצִּילָן, שֶׁנֶּאֱמַר (שמות ג, ח): וָאֵרֵד לְהַצִּילוֹ מִיַּד מִצְרַיִם, כְּשֶׁהוֹצִיא קָרָא לְאַהֲרֹן וְטִהֵר אוֹתוֹ, שֶׁנֶּאֱמַר (ויקרא טז, לג): וְכִפֶּר אֶת מִקְדַּשׁ הַקֹּדֶשׁ, (ויקרא טז, טז): וְכִפֶּר עַל הַקֹּדֶשׁ.
RMH relie ce midrash dans Shemot Rabbah 15: 5 cité ci-dessus, à Shemot, chapitre 12 décrivant les deux toutes premières mitsvot enregistrées dans la Torah donnée à Bnei Israël.La première est la mitsvah de sanctifier les mois qui, selon lui, est également liée à la deuxième mitsvah, du sacrifice pascal.
Le midrash pose la question suivante: Pourquoi la Torah utilise-t-elle l'expression B'eretz Mitzraim (au pays d'Égypte). Ailleurs, la Torah utilise l'expression betoch Mitzraim (parmi les Egyptiens). Pourquoi au pays d'Égypte et non parmi la population égyptienne? Ailleurs, la Torah écrit (Exode 12:12) "Je passerai par le pays d'Egypte" et (11: 1) "parmi ... les Egyptiens". Quelle est la différence entre les deux expressions?
Une allusion à la réponse est donnée dans le midrash par la description de la libération par Hachem des Juifs d'Egypte, en comparant la situation à celle de celui qui se tient juste en dehors de la propriété pour récupérer une garantie sur un prêt. RMH montre que le lien entre les deux mitzvot est le mois de Nissan.
Le Midrash met en parallèle les 12 mois de l'année avec les 12 constellations du zodiac. Le premier mois (Nissan) est parallèle à la constellation d'Aries (celle du bélier). C'est le premier mois que Moïse reçoit pour instruction de sanctifier. C'est aussi le mois au cours duquel les Juifs reçoivent pour instruction de sacrifier l'idole égyptienne, le bélier, dans le mois de l'année où il est au sommet de sa puissance, Nissan. Les Juifs le soumettront d'en bas avec leur sacrifice / brûlure / manger et Hachem le maîtrisera d'en haut en désignant sa chute en ce mois où il est censé être le plus puissant. Si cela se produisait un autre mois, cela ne prouverait pas pleinement l'impuissance de cette idole égyptienne.
RMH note que Hashem informe Moïse et Aaron de ces deux mitzvot alors qu'ils sont au pays de Mitzraim, pas parmi les Egyptiens. Le midrash fait deux analogies pour Hashem, attendant à l'extérieur de la population égyptienne en terre d'Égypte, de sauver les juifs. Une analogie le compare à un Kohen qui attend à l'extérieur d'un cimetière pour récupérer sa Terumah.
Dans cette analogie, Hashem est le Kohen dont la Terumah est tombée dans le cimetière. Les Juifs sont la Terumah, et la ville où vit la population égyptienne est le cimetière. Hashem attend à l'extérieur (בְּאֶ֣רֶץ מִצְרַ֔יִם).
Ce Kohen humain se trouve devant un dilemme: 1) pour lui se contaminer est un crime, 2) laisser la Terumah sans surveillance dans le cimetière est aussi un crime.
Que doit-il faire? Le Kohen en conclut qu'il vaut mieux se contaminer que de laisser le Terumah exposée dans le cimetière.
Ainsi, Israël est comparé à la terumah et l'Egypte à un cimetière. Mais RMH s'oppose à cette analogie. La Terumah contaminée ne peut pas être purifiée. Une fois contaminée, la Terumah ne peut être que brûlée.
Le problème est résolu par le fait que les juifs contaminés en Egypte peuvent être encore sauvés (la Terumah n'est pas encore irréversible). Et ils le seront (sauvés) quand ils se plongeront dans un mikvah pour recevoir la Torah, dans sept semaines (Chavouot) après avoir quitté l'Égypte. Une deuxième analogie va résoudre le problème que RMH a exposé avec la comparaison Israël / Terumah car il reste encore du temps jusqu'à ce que la contamination soit irréversible. Il n'est pas trop tard, la contamination n'est pas encore finale.
Cette deuxième analogie compare la délivrance des Juifs par Hachem à un shérif debout devant la maison d'un emprunteur, attendant de récupérer la garantie sur le prêt qui est presque dû. Jusqu'à l'échéance du prêt, l'officier du tribunal doit attendre à l'extérieur. Dans notre parallèle, la Terumah (Israël) n'est pas encore irréversiblement contaminée. Dans deux semaines (le 15 de Nissan), les Israélites seront irréversiblement contaminés, mais pas encore en ce jour, le 1er du mois où Hachem parle à Moïse et Aaron.
C'est pourquoi Hashem parle à Moïse et Aaron au pays d'Égypte, à la manière d'un shérif attendant de récupérer la caution d'un emprunt dont la date d'échéance n'est pas encore arrivée. Le prêt n'est pas encore arrivé à échéance car le moment du remboursement est encore dans deux semaines. Et jusqu'à son échéance, le shérif doit attendre à l'extérieur pour anticiper la saisie de la caution en lieu et place du paiement. Le shérif ne peut entrer pour saisir la caution qu’une fois qu’elle est due.
Alors pourquoi Hachem n'envoie-t-il pas ses messagers en Égypte, alors que le tribunal envoie le shérif pour appliquer ses décisions? (Un juge ne reste-t-il pas à la cour, préservant son honneur?) Le Midrash répond a cette question:
qu'Israël est tellement aimé, qu'Hashem descend dans un lieu de crasse et d'idolâtrie pour le sauver. L'Égypte était si imprégné et crasseux d'idolâtrie et de promiscuité qu'un couple marié pouvait avoir plusieurs fils ainés. Plusieurs frères d'une seule maman étaient chacun le fils aîné d'un de ses amants. Le premier-né d'un homme n'était pas forcément le premier-né de sa femme et le premier-né d'une femme, pouvait ne pas être celui de son mari, en raison du niveau élevé de promiscuité. Cette grande confusion quant à savoir qui était le premier né de qui, ne pouvait être connue que d'Hachem. (Bien qu'ils vivaient dans la même maison, les fils de la même femme, son mari et les frères n'étaient pas au courant de l'infidélité de sa femme / mère). Seul Hashem peut le détecter, aucun messager ou ange ne peut le faire.
RMH conclut avec le parallèle du Kohen qui entre dans le cimetière pour sauver sa Terumah avant qu'elle ne soit irréversiblement contaminée. Hachem craignait également que les Juifs soient presque au point de basculement. Il plane patiemment, attendant dehors avant qu'il ne soit trop tard. Il y a 49 niveaux d'impureté et tomber au 50e est irréversible - c'est une explication pour les 49 jours avant le don de la Torah à Shavouos.
Mieux vaut se précipiter et les sauver avant qu'il ne soit trop tard, sans parler de mon Honneur, dit Hashem. En parallèle, Israël dispose d'un remède par immersion dans un mikvé mais la Terumah contaminée ne peut être que brûlée. Quand le temps presse et qu'Israël va presque sombrer dans un état irréversible d'impureté, Hashem met de coté son honneur, ses juifs bien-aimés sont être sauvés par lui-même!
C'est pourquoi Hashem parle à Aaron et à Moïse בְּאֶ֣רֶץ מִצְרַ֔יִם (à l'extérieur), attendant le moment où le prêt est dû et Il peut légalement entrer et sauver les Juifs. Jusqu'à ce moment, il se retient comme le shérif à l'extérieur du domicile du débiteur.
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